Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/260

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Léontine », dit Mme de Monclair en entrant chez sa nièce.

Léontine tressaillit et se retourna ; elle n’avait pas bougé depuis que Giselle était partie.

madame de monclair.

Léontine, il faut que tu obtiennes du ton mari de nous laisser faire pour ce qui touche à Giselle.

léontine.

Ce ne sera pas difficile, ma tante ; il est découragé et très disposé à ne plus s’en mêler.

madame de monclair.

Très bien ; alors nous allons nous mettre à l’ouvrage. Veux-tu m’abandonner la direction de Giselle pendant deux ans ? »

Léontine pâlit. « Vous abandonner Giselle ! ma fille ! mon unique enfant ! Oh ! ma tante ! »

Léontine fondit en larmes.

Mme de Monclair calma ce chagrin par de douces paroles, mais fermes et sages. Elle lui raconta, mais sans tout dire, le résultat de sa conversation avec Giselle, la nécessité urgente de mettre Giselle au couvent, le moyen de l’y faire rester. Après un long débat, après beaucoup de larmes répandues, Léontine consentit enfin à seconder le plan de sa tante et l’autorisa à tout arranger avec Giselle.