Page:Sénèque - Œuvres complètes, Tome 3, édition Rozoir, 1832.djvu/384

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NOTES DE LA VIE HEUREUSE[1].

I. 1. Mon frère Gallion. M. Annæus Novatus, frère ainé de Sénèque, prit plus tard le nom de Junius Gallion, ayant été adopté par un célèbre avocat de ce nom. Novatus fut proconsul d’Achaïe ; il était revêtu de la dignité de sénateur. Il fut accusé d’avoir trempé dans la conjuration de Pison contre Néron ; mais le sénat imposa silence à Salienus Clemens, son accusateur. C’est à lui que Sénèque a également dédié son traité de la Colère.

2. Autour de l’assemblée. La même idée se trouve développée par Cicéron dans son discours pro Murena (cap. xvii).

II. 3. La preuve du pire, c’est la foule. Cet axiôme de Sénèque a été celui de tous les philosophes. La Fontaine l’a heureusement mis en action dans la fable intitulée Démocrite et les Abdéritains, où il démontre que bien souvent le peuple est juge irécusable.

4. Et les personnages couronnés. Juste-Lipse voulait ici, au lieu de coronatos, lire coloratos ; mais quelqu’érudition qu’il ait déployée pour justifier sa conjecture, il vaut mieux s’en tenir au sens tout simple et très-satisfaisant que présente le mot français couronne mis sur le mot latin coronatos. Chlamydati veut dire les étrangers, les esclaves qui, n’étant pas citoyens, portaient la chlamyde et n’avaient pas le droit de revêtir la toge.

III. 5. A tel ou tel prince des stoïciens. Sénèque dit ailleurs : « Je ne m’asservis à personne ; je ne porte l’attache d’aucun maître, et je respecte les opinions des grands hommes, sans renoncer aux miennes. » (Lettre xlv.)

6. Qu’il divise. C’est ce que, dans nos assemblées délibérantes, nous appelons la division, c’est-à-dire la séparation des divers points d’une question mise en délibération. Sénèque d’ailleurs,

  1. Ces notes sont de M. Du Rozoir, éditeur.