Page:Sénèque - Œuvres complètes, Tome 3, édition Rozoir, 1832.djvu/423

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forme à la raison. Ses réflexions à ce sujet sont d’un excellent esprit ; elles annoncent un philosophe qui cherche sincèrement la vérité, et qui a pris pour règle de sa conduite cette devise de tous les sages : amicus Socrates, amicus Plato, sed magis arnica veritas. La Grange.

XXX. 6. Non pas d’un sénat, mais d’une faction. « Quum boni cœunt, quum pii et casti congregantur, non est factio dicenda, sed curia. (Tertullien, Apolog. xxxix.)

7. A moins d’en avoir été empêché. Cicéron développe cette pensée de Zénon dans son traité de la Fin des biens et des maux, liv. iii, chap. 20 ; mais il attribue seulement cette doctrine à Chrysippe. — IIoXtTÉuffEe^at « paat tov ço<pov, av y.ri ti xwXuyi, wç <p7]<rt Xpuatrriroç. (Diogène-Laerce, liv. vii.)

8. Utile aux hommes. Le sénateur Vemier a observé une contradiction entre ce passage et ce que Sénèque vient de dire un peu plus haut ; et, à ce propos, il demande comment l’homme pourra être utile à ses semblables « s’il se livre uniquement à une contemplation stérile, fût-ce même des plus grandes et des plus sublimes vérités...... Celui qui, dans la retraite, travaille à se rendre utile aux autres, n’est plus l’homme inactif dont Sénèque a d’abord voulu parler : ainsi, c’est déjà travailler pour la société que de s’occuper à se rendre utile aux hommes. Le loisir du sage n’est pas de languir dans une molle et honteuse oisiveté, mais de tendre constamment à acquérir pour répandre. En général, la retraite n’est permise qu’après avoir rempli les devoirs de la société. » (Ibid., pag. 325.)

Il n’est pas sans intérêt non plus de lire comment, sans oser critiquer ce philosophe, pour lequel il professait tant d’enthousiasme, Diderot rectifie implicitement ce qu’il peut y avoir de contradiction dans les raisonnemens de Sénèque.

« En effet, dit-il, au milieu des brigues et des cabales de l’ambition, parmi cette foule de calomniateurs qui empoisonnent les meilleures actions ; entouré d’envieux qui font échouer les projets les plus utiles, tantôt pour vous en ravir l’honneur, tantôt pour se ménager de petits avantages ; de ces politiques ombrageux qui épient les progrès que vous faites dans la faveur du souverain et du peuple, pour saisir le moment où il convient de vous desservir et de vous renverser ; de cette nuée de méchans subalternes qui