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(Énéide, liv. VI, v. 264), où il demande aux divinités infernales la permission de révéler les mystères :

Dî, quibus imperium est animarum, Umbræque silentes,
· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
Sit mihi fas audita loqui ; sit, numine vestro,
Pandere res alta terra et caligine mersas !

Page 31. Comme on t’a vu cherchant à creuser un lit aux flots impétueux du Pénée. Voici la description plus développée de cette œuvre d’Hercule prise dans un poète d’une époque encore plus malheureuse que la nôtre, et à qui la langue manqua bien plus que l’imagination et le génie :

Sic, quum Thessaliam scopulis inclusa teneret
Peneo stagnante palus, et mersa negarent
Arva coli, trifida Neptunus cuspide montes
Impulit adversos:tum forti saucius ictu
Dissiluit gelido vertex Ossæus Olympô.
Carceribus laxantur aquæ, fractoque meatu
Redduntur fluviusque mari tellusque colonis.

(Claudian., de Raptu Proserp., lib. II, v. 179.)

C’est la même œuvre ; seulement Claudien met ici Neptune à la place d’Hercule.

De ne rapporter de dépouilles que celles qu’on t’a demandées. Il était descendu aux enfers par ordre d’Eurysthée, pour en ramener Cerbère; on verra plus tard qu’il en ramène aussi Thésée, mais par occasion.

J’irai dans la silencieuse Éleusis. L’épithète silencieuse est expliquée par ces mots : avec la discrétion qu’exigent les mystères. Rien n’était plus expressément défendu que de les divulguer ; révéler le secret ou l’entendre étaient deux crimes égaux. On ne voulait avoir aucun commerce avec ceux dont l’indiscrétion avait trahi des mystères si respectables; ils étaient bannis du commerce des hommes, on évitait de se trouver avec eux sur le même vaisseau, d’habiter la même maison.

Est et fideli tuta silentio
Merces : vetabo, qui Cereris sacrum
Vulgarit arcanæ, sub îsdem