Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 1.pdf/481

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cette expression nous semble fort belle ; Racine se l’est appropriée :

Qu’à la fureur du glaive on le livre avec elle.

(Athalie, acte v, sc. dern.)

Page 41. C’est le résultat qu’il faut considérer dans ces guerres, et non la cause. Voir les mêmes idées exprimées par Corneille dans la Mort de Pompée, acte i, sc. 1re :

Alors que par le fer les choses sont vidées,
La justice et le droit sont de vaines idées etc.

Page 47. Quelle est donc sa naissance ? Toute cette altercation nous paraît conduite avec peu d’art, et encore moins de sens, d’un bout à l’autre ici, elle devient tout-à-fait risible, et l’on serait tenté de regarder comme une plaisanterie du poète, la précaution qu’il prend de faire dire à Amphitryon lui-même, que son fils n’est pas son fils.

Page 49. Aux pieds d’une jeune fille. Il s’agit des amours d’Hercule en général, et plus particulièrement d’Omphale, reine de Lydie, auprès de laquelle il s’oublia lui-même, et sa gloire et sa valeur. Tandis qu’Omphale, dit Lucien, couverte de la peau du lion de Nemée, tenait la massue d’Hercule en ses mains, lui, habillé en femme et vêtu d’une robe de pourpre, travaillait à des ouvrages de laine, et souffrait qu’Omphale lui donnât de temps en temps des soufflets avec sa pantoufle, etc. Ce qu’on peut dire de plus avantageux pour sa gloire, dans cet état, c’est qu’en filant il rompait tous les fuseaux.

Les sons efféminés des tambours de Phrygie. Il s’agit des tambours qui servaient dans les fêtes de la Bonne Déesse. Numanus (Énéide, liv. ix, v. 614) adresse aux Troyens les mêmes reproches que Lycus fait ici à Hercule :

Vobis picta croco et fulgenti murice vestis…
Et tunicæ mauicas et habent redimicula miræ
O vere Phrygiæ, neque enim Phryges…
Tympana vos buxusque vocant Berecynthia matris
Idææ ; sinite arma viris et cedite ferro.