Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 1.pdf/496

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Que le perfide, en proie aux horreurs de son sort,
Implore comme un bien la plus affreuse mort.

(Atrée et Thyeste, acte III, sc. 8.)

Voir, dans Hercule furieux (acte II, sc. 3), le même raisonnement exprimé par Lycus. Voyez également la note correspondant à ce passage.

Page 161. Le ciel tonne, quoique sans orage. Le tonnerre, par un temps serein, passait chez les anciens pour un prodige effrayant. Voyez les poètes et les auteurs qui ont traité la matière des présages, Jean Lydus, par exemple, et les Phénomènes d’Aratus.

Page 163. Notre cause est la même. Térée avait violé Philomèle, sœur de Procné ; Thyeste avait séduit la femme d’Atrée ; il y a donc quelque rapport entre les deux positions.

Toutes les images du crime que je dois commettre sont déjà devant mes yeux. Toute cette tragédie est écrite avec une effrayante énergie. La puissance invisible qui pousse Macbeth à tuer Duncan, n’est pas plus vigoureusement rendue que cette rage du crime qui poursuit Atrée : ici le héros du poète anglais se rencontre avec celui de Sénèque :

Is it a dagger Isee before me ? etc.

Page 165. Elles toucheront du moins ses enfans, jeunes sans expérience, etc. Le monstre ne s’est pas trompé dans ses calculs. Voyez plus bas, acte III, la conversation de Plisthène et de son père.

Page 167. Tu crains qu’ils ne deviennent pervers ? mais ils le sont en naissant. Toujours l’hérédité du crime, comme nous l’avons dit dans la note première, toujours l’ombre de Tantale qui se projette sur sa famille.

Page 169. Ce ne sont point les richesses qui font les rois. Ces idées, sans doute, ont été mille fois répétées, mais rarement avec autant de grâce et de bonheur :

Roi de ses passions, il a (le sage) ce qu’il désire ;
Son fertile domaine est son petit empire ;
Sa cabane est son Louvre et son Fontainebleau, etc.

(RACAN.)