Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 1.pdf/536

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en admirant la perfection de son récit, nous sommes fâchés qu’il ait négligé quelques traits convenables que d’autres qu’il a conservés, comme ceux-ci : « Alors il se parla quelque temps à lui-même, maudit le lieu de sa naissance, prononça plusieurs fois le nom de son père etc. » Robert Garnier, le meilleur de nos vieux poètes tragiques, a presque traduit le récit de notre auteur. En voici les premiers vers :

Si tost qu’il fut sorti de la ville, fort blesme,
Et qu’il eust attelez ses limoniers luy mesme,
Il monte dans le char et de sa droite main
Lève le fouet sonnant, et de l’autre le frein ;
Les chevaux sonne-pieds, d’une course esgalée,
Vont galopant au bord de la plaine salée ;
La poussière s’élève, et le char balancé
Volle dessus l’essieu comme un trait eslancé etc.

Page 405. La mer monte et se dresse comme une montagne humide.

Cependant sur le dos de la plaine liquide
S’élève à gros bouillons une montagne humide ;
L’onde approche, se brise, et vomit à nos yeux
Parmi des flots d’écume, un monstre furieux, etc.

(RACINE, Phèdre, acte V, sc. 6.)

Page 407. C’était un taureau furieux à la tête azurée. Racine fait très-bien de ne pas faire demander par Thésée « quelle forme avait cette masse effrayante. » Du reste la description du monstre est à peu près la même :

Son front large est armé de cornes menaçantes ;
Tout son corps est couvert d’écailles jaunissantes ;
Indomptable taureau, dragon impétueux
Sa croupe se recourbe en replis tortueux etc.

(Ibid.)

Page 409. Hippolyte seul ne tremble pas etc.

Hippolyte lui seul, digne fils d’un héros.
Arrête ses coursiers saisit ses javelots,
Pousse au monstre, etc.

(Ibid.)