Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 3.pdf/409

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Page 137. C’est pour moi que les eaux errantes d’Achéloüs se teignirent de son sang. « De ces deux rivaux, l’un était le fleuve Achéloüs sous la forme d’un taureau redoutable par ses cornes ; l’autre était le fils de Jupiter, venu de Thèbes, armé d’un arc, de piques et d’une massue. L’amour les animait aux combats, et la belle Vénus, le rameau à la main, en était l’arbitre. Que de rudes coups portés de part et d’autre ! quel mélange affreux de bras, de dards et de cornes ! quels chocs horribles de corps et de tête ! l’air en frémissait au loin. Cependant la belle Déjanire, assise sur le gazon attendait le vainqueur pour époux. » (SOPHOCLE, Trachiniennes, acte II.)

Page 139. Vous mourrez. — Oui, mais je mourrai l’épouse du grand Hercule.

LUSCINDE.

Le plus désespéré devant la mort recule ;
Et vous mourriez madame

DÉJANIRE.

Oui, mais femme d’Hercule
Et mon œil, de mes pleurs à chaque heure mouillé,
Ne verra point mon lit honteusement souillé.
J’éteindrai de son sang, avec ses sales flammes,
Les torches de l’hymen qui joignit nos deux âmes.
S’il redoute l’effet du dessein que je fais,
Qu’il ajoute une mort au nombre de ses faits.
Qu’il croisse de ma perte encor sa renommée,
Qu’au rang de ses vaincus sa femme soit nommée ;
Ces membres, dénués de sang et de vigueur,
Mourant, embrasseront la couche du vainqueur,
Pourvu que cette esclave expire à la même heure
Je mourrai sans regret pourvu qu’Iole meure.
On se perd doucement quand on perd ce qu’on hait
Et qui tue en mourant, doit mourir satisfait.

(ROTROU, Hercule mourant, acte II, sc. 2.)

Page 141. Comme il fit de la sœur de Priam. Hésione, fille de Laomédon, roi de Troie, et sœur de Priam. Exposée à la fureur d’un monstre marin pour apaiser le courroux de Neptune, elle fut délivrée par Hercule, qui la donna ensuite à son ami Télamon.

Page 143. Ainsi la jeune Arcadienne Augée. Augé, Augée ou