Page:Sénèque - Tragédies (éd. Cabaret-Dupaty), 1863.djvu/163

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l'espace pour s'abattre sur la table du cruel Phinée, me prendra dans son vol, et me jettera au milieu des deux armées ?


Le Messager. — Le délire l'entraîne : elle part, telle que la flèche rapide du Parthe, la nef emportée par un vent furieux, ou l’étoile qui tombe du ciel en traçant un lumineux sillon. Le trouble qui l'agite la transporte en un instant au milieu des deux armées. Ses prières maternelles enchaînent les bras. Ces ennemis acharnés, qu'une égale ardeur poussait les uns contre les autres, suspendent leurs javelots. On désire la paix. Les épées rentrent dans le fourreau ; mais celles des deux frères s'agitent encore. Leur mère arrache à leurs yeux ses cheveux blancs, essaie de vaincre leur opiniâtreté, et inonde son visage de larmes. Résister si longtemps aux sollicitations d'une mère, c'est refuser des s'y rendre.


ACTE IV


Scène I

Jocaste, Polynice, Étéocle


Jocaste. — Tournez contre moi le fer et les flammes ; dirigez contre moi seule l'effort de ces vaillants guerriers partis de la ville