Page:Sénèque - Tragédies de Sénèque, trad Greslou, ed 1863.djvu/395

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qui embrase le ceeur des superbes, et s'attache aux maisons trop puissantes qui sont destinées à s'écrouler soudain.

Sans combats même et sans perfidies, les trônes s'affaissent sous leur poids, et sont comme accablés de leur propre grandeur. Les voiles, enflées par un vent favorable, craignent le souffle impétueux qui les emporte. La tour qui. cache sa tête au sein des nues gémit sous les coups de l'Autan pluvieux. Les forêts qui projettent une ombre épaisse voient les vieux chênes brisés par les orages. La foudre frappe les hautes montagnes. Les grands corps offrent plus de prise aux maladies. On laisse les brebis errer à l'aventure dans les pâturages; mais on réserve les taureaux pour les sacrifices. Tout ce que la Fortune élève, c'est pour le renverser. La médiocrité assure une plus longue existence. Heureux l'homme qui, modestement caché dans la foule, ne livre sa voile qu'au souffle du zéphyr, et qui, craignant d'affronter la haute mer, se contente avec sa rame d'effleurer le rivage !

ACTE II

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