Page:Sénèque - Tragédies de Sénèque, trad Greslou, ed 1863.djvu/407

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Exauce nos prières, puissante Junon, toi l'épouse et la soeur des dieux dont tu partages l'empire. C'est ton peuple de Mycènes qui t'invoque aujourd'hui. Toi seule veilles sur Argos, inquiète et suppliante au pied de tes autels. La paix et la guerre sont dans tes mains souveraines. agamemnon te doit son triomphe : reçois l'hommage des lauriers qu'il va t'offrir. C'est en ton honneur que la flûte harmonieuse fait entendre de solennels accords; c'est en ton honneur que les vierges de Mycènes accompagnent leurs doux chants de leur savante lyre. C'est pour accomplir les voeux qu'elles t'ont faits que les femmes grecques agitent leurs flambeaux. C'est sur ton autel que va tomber cette génisse blanche qui n'a jamais traîné la charrue, et dont le cou ne porte point l'empreinte du joug.

Et toi, fille du maître de la foudre, glorieuse Pallas, qui frappas souvent de ta lance les murs d'Ilion, nos femmes de tout âge se réunissent en choeur pour te rendre hommage, et le prêtre ouvre à ton approche les portes de son temple. Vois cette foule qui s'avance vers tes autels, le front paré de guirlandes. Ces vieillards courbés sous le poids des ans te rendent grâces d'avoir