Page:Sénèque - Tragédies de Sénèque, trad Greslou, ed 1863.djvu/43

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toi dont les traits enflammés font trembler la terre, arrête la main sacrilége de cet affreux tyran ! Mais pourquoi adresser aux dieux d’inutiles prières ? En quelque lieu que tu sois, mon fils, exauce mes vœux… Quel pouvoir inconnu ébranle tout à coup ce temple ? D’où vient ce mugissement souterrain ? Un bruit infernal s’échappe des entrailles de la terre… Je suis exaucé. J’entends, oui, j’entends les pas d’Hercule.

SCÈNE IV. — CHŒUR DE THÉBATNS.

O Fortune jalouse des héros, que tu sais mal récompenser la vertu ! Tu donnes à Eurysthée un règne heureux et tranquille, tandis que le fils d’Alcmène affronte mille dangers, et fatigue, dans la poursuite des monstres, ses mains qui ont porté les cieux. Il lui faut couper les têtes renaissantes de l’hydre, et ravir furtivement les pommes d’or aux filles d’Hespérus, après avoir endormi le dragon, gardien vigilant de ce précieux trésor. Il a visité les Scythes aux demeures errantes et les peuples qui n’ont jamais quitté la terre de leurs aïeux. Il a traversé une merde glace dont les flots dorment sans bruit sur les grèves silencieuses ; mer qui n’a point de vagues mouvantes, et qui, après avoir porté des