Page:Sénèque - Tragédies de Sénèque, trad Greslou, ed 1863.djvu/432

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cet ami dont la main a renversé Troie après dix ans de combats. Mais quelle est cette jeune fille qui verse des larmes? D'où viennent la terreur et la tristesse peintes sur son visage? c'est une princesse. Électre, quel sujet de pleurs y a-t-il dans ce palais qui devrait être si plein d'allégresse?

Électre - Mon père vient d'expirer sous les coups de ma mère. On veut égorger aussi cet enfant. L'amour a fait monter Égisthe sur le trône de Mycènes.

STrophius - O courte durée des félicités humaines !

Électre - Je vous en conjure par le souvenir de mon père, par la gloire de son sceptre, par l'inconstance des dieux, emmenez Oreste avec vous, et cachez ce pieux larcin. Strophius - Quelque effroi que doive m'inspirer le meurtre d'Agamemnon, je me charge volontiers de sauver cet enfant. Le bonheur demande des amis fidèles, mais c'est l'adversité qui les éprouve. Tiens, pauvre enfant, pare ton front de cette couronne olympique. Prends dans ta main gauche ce laurier vert qui protégera ta tête. Cette palme, don glorieux de Jupiter adoré dans Pise, sera pour toi tout ensemble un déguisement et un présage. Et toi, Pylade, qui as partagé la gloire de ton père en montant sur son char, apprends de lui à te montrer fidèle à l'amitié. Maintenant, ô mes coursiers, dont la Grèce tout entière a honoré la