Page:Sénèque - Tragédies de Sénèque, trad Greslou, ed 1863.djvu/52

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caverne en forme le vestibule. C’est le chemin des Mânes et l’entrée des enfers. A l’en tour s’étend la plaine où Pluton, fièrement assis sur son trône, reconnaît les âmes qui arrivent. Son air est majestueux, mais terrible ; son front menaçant, mais empreint encore de la beauté de ses frères et du cachet de sa haute origine. C’est le visage de Jupiter, mais de Jupiter lançant la foudre. Il résume en lui presque tout le sombre empire qu’il tient sous sa puissance, et son regard fait trembler tout ce qui épouvante les mortels.

amphitryon. — Est-il vrai que la justice tardive saisit les coupables dans les enfers, et que les forfaits, oubliés de ceux même qui les avaient commis, y trouvent leur châtiment ? Quel est le juge qui tient la balance de la justice et recherche la vérité ?

thésée. — Il y a plusieurs juges qui, assis sur des sièges élevés, prononcent un dernier arrêt contre les malheureux coupables. Ici c’est le tribunal de Minos, là celui de Rhadamanthe, là celui du beau-père de Thétis. Les scélérats souffrent les maux qu’ils ont faits : le crime retourne à son auteur, et le coupable est châtié selon ses œuvres. J’ai vu des rois cruels plongés dans des cachots, et des