Page:Sénèque - Tragédies de Sénèque, trad Greslou, ed 1863.djvu/64

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amphitryon. — Où l’emporte son aveugle fureur ? Il a courbé son arc immense ; il prend une flèche dans son carquois ; elle s’échappe en sifflant, traverse le cou de l’enfant, et s’arrête dans la blessure.

hercule. — J’exterminerai ce qui subsiste encore de cette race infâme, et je découvrirai toutes ses retraites. Mais pourquoi différer ? il me reste de plus grands coups à frapper ; il me faut combattre Mycènes, et détruire de mes mains ses murailles bâties par les Cyclopes. Renversons ce palais, vain obstacle qui m’arrête ; brisons ses portes et les colonnes qui le soutiennent. Le voilà maintenant à jour. J’aperçois ici caché le fils d’un père abominable.

amphitryon. — Le pauvre enfant lui demande grâce d’une voix suppliante en étendant vers lui ses petites mains. O crime affreux ! spectacle horrible et déchirant ! il l’a saisi par la main droite, l’a fait tourner trois fois autour de sa tête, et l’a lancé avec fureur. Le crâne a retenti contre la pierre, et la cervelle a jailli contre les murailles… Mais voici la malheureuse Mégare qui, tremblante et égarée, s’échappe de sa retraite en cachant dans son sein le plus jeune de ses fils.

hercule. — Quand même tu pourrais trouver un refuge jus-