Page:Sénèque - Tragédies de Sénèque, trad Greslou, ed 1863.djvu/71

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catastrophe. Où est mon père, où est mon épouse, si fière de ses nombreux enfants ? Pourquoi n’ai-je plus à mon bras gauche la dépouille du lion de Némée ? Qu’est devenu ce trophée qui favorisait mon sommeil et me protégeait dans les combats ? Où est mou arc ? où sont mes flèches ? qui a pu m’enlever mes armes de mon vivant ? Qui a pu ravir de telles dépouilles, et ne pas redouter le sommeil même d’Hercule ? Je veux connaître mon vainqueur, oui, je le veux.

Parais, noble rival, à qui mon père, désertant le ciel, a donné le jour après moi, et dont la naissance a coûté au monde une plus longue nuit que celle où je suis né…… Quelle horreur a frappé ma vue ? mes enfants cruellement assassinés, mon épouse égorgée ! Quel nouveau Lycus s’est emparé du trône ? Qui a osé commettre un pareil forfait dans Thèbes, après le retour d’Hercule ? Habitants des bords de l’Ismène et des champs de l’Attique, peuples du Péloponnèse que deux mers baignent de leurs flots, venez à mon secours, montrez-moi l’auteur de cet horrible carnage. Ma colère va tomber sur tous. Celui qui ne me dénoncera pas mon ennemi, le deviendra lui-même. Vainqueur d’Alcide, tu te caches ? Parais donc. Que tu viennes venger le cruel tyran de la Thrace, ou Géryon à qui j’ai ravi ses troupeaux, ou les deux rois