Page:Sénèque - Tragédies de Sénèque, trad Greslou, ed 1863.djvu/91

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ACTE SECOND.
SCÈNE I. — ATRÉE, UN GARDE.

atrée. — Homme lâche et pusillanime, homme sans cœur, et, ce qui est le comble de l’opprobre pour un roi, homme qui ne sais point te venger, peux-tu bien, après tant de crimes, après tant de perfidies et de parjures de la part de ton frère, n’exhaler ton courroux qu’en vaines plaintes ? Oui, toute 1’Argolide devrait déjà retentir du fracas de tes armes, et tes flottes couvrir les deux mers. Il faudrait qu’on vît déjà dans les villes et dans les campagnes la flamme luire et le glaive étinceler de toutes parts. Que tout le pays s’ébranle sous mes escadrons ; que les bois ni les forteresses bâties sur la cime des montagnes ne me dérobent point l’ennemi ; que tout mon peuple s’élance hors de Mycènes en chantant l’hymne de guerre. Périsse de mort funeste quiconque voudrait cacher ou défendre l’objet de ma haine. Tombe sur moi ce magnifique palais de l’illustre Pélops, pourvu qu’il écrase aussi