Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/109

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accorder à tous les êtres souffrans, qu’ils soient coupables ou non ; elle fut convaincue peu de temps après que je n’étais que malheureuse ; elle me témoigna le plus tendre intérêt, et adoucit autant qu’il était en son pouvoir la rigueur de ma captivité. Son estime me valut des égards de la part des autres religieuses et de quelques pensionnaires de mon âge, qui s’empressèrent de rechercher ma société, et de me tenir compagnie. Madame de *** fut quelque temps sans pouvoir me donner de ses nouvelles ; mais enfin elle trouva moyen de m’écrire par une pensionnaire qui se chargea de recevoir ses lettres et de lui faire parvenir les miennes : elle n’avait point cédé au torrent, et était demeurée inébranlable dans son estime et son amitié. Les témoignages de ses sentimens faisaient ma