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1649

* 15. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À LENET.

Monsieur,

Vous me permettrez de souhaiter la paix[1], car je trouve avec votre permission qu’une heure de conversation vaut mieux que cinquante lettres. Quand vous serez ici et que j’aurai l’honneur de vous voir, je vous ferai demeurer d’accord que la guerre est une fort sotte chose. J’en souhaite la fin avec passion et la continuation de vos bonnes grâces, dont je fais une estime tout extraordinaire, et suis avec vérité,

Monsieur,
Votre très-humble et obéissante servante,
M. de Rabutin Chantal.
(Paris) ce 25e mars.

1650

* 16. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN
À MADAME DE SÉVIGNÉ[2].

(Paris, vers le milieu de 1650.)

Je n’avois pas tort hier, Madame, de me défier de votre imprudence ; vous avez dit à votre mari ce que je vous dis : vous voyez bien que ce n’est pas pour mes intérêts que je vous fais ce reproche, car tout ce qui m’en peut arriver est de perdre son amitié ; et pour vous, Madame, il y a bien plus à craindre. J’ai pourtant été assez heureux pour le désabuser ; au reste, Madame, il est tel-

  1. Lettre 15 (revue sur l’autographe). — i. Voyez la note 2 de la lettre 12.
  2. Lettre 16. — Sur cette lettre, que Bussy pourrait bien avoir composée après coup pour son Histoire amoureuse des Gaules, voyez la Notice, p. 47, 50 et 51.