Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 1.djvu/462

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 432 —

1661

sentiments si purs que moi. Dans cette occasion, j’ai besoin que mes amis instruisent ceux qui ne le sont pas : je vous crois assez généreux pour vouloir bien en dire ce que Mme  de la Fayette vous en apprendra, et j’ai reçu tant d’autres marques de votre amitié que je ne fais nulle façon de vous conjurer de me donner encore celle-ci.

M. de Rabutin Chantal.

Les oncles et ma fille[1] vous font mille civilités : recevez-les, s’il vous plaît.


51. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ
À M. DE POMPONE[2].

(Aux Rochers) ce 11e octobre.
Il n’y a rien de plus vrai que l’amitié se réchauffe quand on est dans les mêmes intérêts ; vous m’avez écrit si obligeamment là-dessus, que je ne puis y répondre plus juste
  1. C’est la première mention de Mlle  de Sévigné que nous trouvions dans la Correspondance. Elle eut quinze ans le lendemain du jour où sa mère écrivait cette lettre à Ménage.
  2. Lettre 51 (revue sur l’autographe). — i. Simon Arnauld, marquis de Pompone, fils d’Arnauld d’Andilly et neveu du grand Arnauld, était né en 1618 et mourut en 1699. Il prit d’abord d’un bien de sa mère le nom de Briotte, et en 1649 celui de Pompone, porté jusque-là par l’un de ses oncles. Intendant de Casal en 1642, puis des armées de Naples et de Catalogne, ambassadeur deux fois en Suède (1665, puis 1671), et dans l’intervalle en Hollande (1669), successeur de Lyonne aux affaires étrangères (6 septembre 1671), il fut renvoyé en novembre 1679, et rappelé au conseil en juillet 1691. Pompone était l’ami de Foucquet ; ce ministre avait même contribué à son mariage avec Catherine Ladvocat, qu’il épousa en 1660. La disgrâce de Foucquet rejaillit sur ses amis : Pompone fut relégué à Verdun, au commencement de mars 1662. Voyez sur l’origine de sa liaison avec Mme  de Sévigné, la Notice, p. 69.