Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/104

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

g 18

mon cher cousin, et qui doit rester sous le secret parce qu’il est trop mêlé d’affaires de famille, et pour le moins aussi beau que ce que je vous envoie, et j’y ai bien du regret. Cependant voici cent trente-sept lettres [1] que je vous ai triées, et dont j’espère que la lecture vous donnera bien du plaisir ; en ce cas, je plaindrai si peu les veilles que j’y ai employées[2], que je continuerai à vous en chercher d’autres. Mais si j’étois assez heureuse pour y pouvoir joindre les réponses de ma mère, n’en seriezvous pas bien content, mon cher cousin, et croyez-vous après cela qu’il y eût rien à désirer[3] ?

  1. 11. Les quatre éditions de 1736, comme on le verra dans la note suivante, n’indiquent pas le nombre des lettres. Celle de la Haye contient cent soixante-dix-sept lettres, ou fragments de lettres ; les trois autres, qui sont identiques entre elles quant au contenu, donnent chacune quatre lettres à Coulanges suivies de cent trente-quatre à Mme de Grignan, c’est-à-dire en tout cent trente-huit, une de plus que ne dit Mme de Simiane mais il faut remarquer que dans ce nombre de cent trente-huit, il y a celles du 24 avril 1671 et du 26 (lisez 27) avril 1673, qui l’une et l’autre sont coupées en deux; elles ont été réellement écrites en deux fois, mais elles ne forment chacune, surtout la seconde, qu’une seule lettre : voyez notre tome II, p. 183-187, et notre tome III, p. 33-42.
  2. 12. Pour les premières lignes de cet alinéa, jusqu’à plaisir, nous reproduisons le texte du manuscrit. Celui de la Haye n’en diffère que par le mot quelques substitué à « cent trente-sept. » Les trois autres impressions de 1726 ont, surtout pour les premières lignes, un texte tout différent ; on y lit « Recevez toujours, mon cher cousin, ce que je peux vous envoyer pour le présent. Le reste m’a paru trop mêlé d’affaires de famille ; mais ce reste n’est pas moins beau que ce que je vous envoie, et j’y ai bien du regret ; cependant voici un nombre de lettres que je vous ai choisies, et dont j’espère que la lecture vous donnera du plaisir ; en ce cas, je plaindrai si peu le temps que j’y ai employé, etc. »
  3. 13. Le chevalier de Perrin nous dit, dans une note de l'Avertissement de son édition de 1754 (p.VIII), qu’on est persuadé que les lettres de Mme de Grignan furent détruites par sa fille en 1734 seulement. On peut au moins conclure de ces derniers mots de Mme de Simiane à son cousin, qu’elles existaient encore à la date de cette