Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/108

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Avec de pareils discours ces méchantes me renvoient à une prose fade et languissante, qui répond bien mal à la gentillesse et à l’esprit de vos vers. Monsieur, je vous en demande pardon, je vous assure qu’on ne peut rien voir de plus joli que les productions de votre muse et quoique nous soyons dans un pays fort ingrat, on ne laisse pas par-ci, par-là de trouver des approbateurs à peu près dignes de vous. Pour moi, je suis suspecte, et quand vous me louez et que vous me dites les choses du monde les plus galantes, le moyen que je ne vous admire pas? Cependant il me semble que je me suis dépouillée de tout amour-propre, et que j’ai lu vos lettres avec un assez grand sang-froid pour oser vous dire que je n’ai rien vu de plus joli. Mais jugez-en vous-même, Monsieur vous devez, être le meilleur connoisseur de vos ouvrages.’

Madame d’Ardène me permettra de la remercier ici de toutes lesmarques d’amitié qu’elle veut bien me donner, et de l’impatience que j’ai de l’assurer moi-même2 qu’on ne peut l’aimer et l’honorer plus que je fais. Je suis, Monsieur, avec toute l’estime et la considération possible, votre très-humble et très-obéissante servante. de. Paris, 1715 (le privilège est du 2 mars 1714). Voyez ce recueil, p. 320. Voici les deux tercets

Parfois de votre parure

Occupez-Yous avec soin;

Plaisez par vôtre figure,

Appelez l’art au besoin

L’esprit n’est point la pâture

D’un mari qui vient de loin,

2. Il faut sans doute lire : « ……et de l’assurer de l’impatience que j’ai de lui dire moi-même….. »