Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/162

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i M. Colin, directeur de la poste, sans autre adresse car lé contrôleur est un homme difficile, et je pensai bien n’avoir pas mes échantillons. Il ne faut pas prononcer mon nom; et pour vos lettres, mon cher Marquis, adressez-les-moi ici, s’il vous plaît, jusqu’à ce que je vous aie daté de Belombre : il me semble que mes lettres seront toutes gentilles avec cette date.

J’ai tant d’esprit, que je ne vous dis pas qu’il me faut vingt cannes[1] de cette étoffe, et que comme je n’en suis pas pressée, je vous prie de ne me l’envoyer que par une commodité qui ne coûte rien : vous me manderez ce qu’il faut d’argent, et vous l’aurez sur-le-champ. Peut-être même que vos marchands pourroient, ayant du temps, avoir quelque dessin plus joli, mais toujours dans cette espèce : que cela ne jette point de trouble dans votre âme, car je suis fort contente de celle de l’échantillon. Adieu, Monsieur le Marquis ; adieu, Madame la Marquise : si quelqu’un vous aime et honore et regrette plus que moi, je lui donne un merle blanc.

  • 38. DE MADAME DE SIMIANE AU MARQUIS DE CAUMOHT.

JE ne sais si vous pourrez avoir de la vraie bonne bière d’Angleterre ; telle qu’elle sera, vous en recevrez, en attendant que la provision arrive au seul homme qui en débite à Marseille; si vous voulez me donner la commission de vous en retenir dès qu’elle arrivera, à l’avenir



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  1. LETTRE 37 (inédite, revue sur l’autographe). 1. « Canne signifie une mesure de longueur dont on se sert en plusieurs villes de commerce. Les cannes d’Avignon, Provence et Montpellier contiennent deux tiers plus que l’aune de Paris. » (Dictionnaire de Furetière.)