Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/209

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attendant celui de l’habiter et de vous y recevoir car vous y viendrez, ou vous direz pourquoi, et Mme de Caumont aussi. Il faut bien qu’elle voie la Provence ; il est honteux pour nous qu’elle n’en ait nulle curiosité ; ma maison en est devenue une, et une raison de plus. Adieu, Monsieur et Madame : si vous trouvez dans ce vaste univers quelqu’un qui vous aime, honore, respecte plus que moi, je vous donne un merle blanc[1].

Le pauvre Verdun a pensé mourir d’une pleurésie (je ne sais pas dire l’autre mot qui appartient aux poumons[2]; il se porte bien, Dieu merci, à présent : c’est un événement pour ceux qui ont de l’amitié pour moi.

2 mai.

  • 63. -- DE MADAME DE SIMIANË AU MARQUIS DE CAUMONT.

4 mai.

Voici enfin le moment des sonnettes ; mon cher Marquis vous voulez être averti d’avance : eh bien ! vous voilà averti. Ainsi ayez la bonté de faire partir l’homme quand il pourra, et le plus tôt sera le mieux. J’ai prié Châteauvieux[3] de voir Brunel pour ma console ; plus, il est chargé é de mille choses de ma part pour vous et Mme de Caumont, entre autres de deux poutons[4]sur chacune de vos joues. Peut-être vous en passeriez-vous bien, mais ils

  1. 5. Voyez plus haut, p. 76, fin de la lettre 37.
  2. . Une péripneumonie ? Le mot se trouve dans le Dictionnaire des arts et des sciences de 1694.)
  3. LETTRE 63 (inédite, revue sur l’autographe). 1. Antoine d’Arbaud, seigneur de Châteauvieux, qui avait quitté l’ordre de Malte pour se marier ; le Ier juin 1733 il avait épousé en secondes noces Jeanne de Gaufridy de Fos.
  4. 2. Baisers, en provençal.