Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/293

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ZOJ

Le nom est effacé, mais cela n’y fait rien, ne laissez pas d’accorder la demande c’est pour le plus joli garçon du monde. Je ne l’ai jamais ni vu, ni connu il m’est recommandé par une personne que je n’ai jamais ni vue, ni connue, et le tout m’a été donné par l’abbé de SaintÀndiol8, mon cousin germain et à cause du cousinage, je vous prie de m’écrire en sérieux que ce que je vous demande est impossible, afin que je puisse montrer et lui lire votre lettre. Ce n’est pas tout, Monsieur voilà le chevalier de Castellane qui vous prie de le faire archer3 de la marine; il s’acquittera fort bien de cet emploi, ou si vous voulez, il en fera exercer les fonctions par un de ses amis, nommé Musel, grand, beau, bien fait, qui a servi dans la maréchaussée. M. du Mont, qui vous rendra ceci, est, comme vous savez, rempli de talents et de mérite il veut que je vous le recommande; mais je l’assure qu’il est tout recommandé auprès de vous, qui l’honorez de votre estime et de votre amitié continuezlui donc vos bontés.

Pourquoi ne voulez-vous point me répondre sur deux articles considérables l’un qui regardoit vos affaires, et ce qu’il falloit que je répondisse l’autre sur la prière que je vous avois faite de voir un peu ce pauvre Castellane Àdhémar*, et de vous faire instruire de sa triste situation, et pourquoi elle étoit telle qu’il me l’a dépeinte ? Enfin je ne puis pas tirer un mot de vous, Monsieur, sur tout cela; je suis en colère un petit brin. Est-ce que vous ne m’aimez plus? est-ce que je ne suis plus de vos secrets 2. Il était fils de Marguerite Adhémar de Grignan, sœur du comte de Grignan, laquelle avait épousé Laurent de Varadier, marquis de Saint-Andiol. (Note de P édition de 1818.)

3. On donnait ce nom d’ archer à des officiers subalternes de lapolice. 4. Il y- avait deux branches de ce nom, l’une à Forcalquier, l’autre à Marseille.

1735