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l45. DE MADAME DE SIMIANE A d’hÉKICOUÊT. Du 28 août 1736.

IL est vrai, Monsieur, que vous m’avez permis d’aller loger chez vous; il est vrai que j’y aurois été dans la grande perfection il est vrai que je n’y ai point été. Voici mes raisons premièrement, vous n’y étiez point; je n’en devrois pas dire d’autres plus on aime le maître, moins on peut souffrir sa maison quand il n’y est pas. Tout rappelle tristement l’absence; ce grand et immense palais m’a fait peur, je m’y serois trouvée ou crue toute seule; mes vapeurs exigeoient quelque petite société les soirs et le moyen de fermer votre porte ? et le moyen de l’ouvrir ? Il faut pourtant qu’une porte soit ouverte ou fermée, vous le savez. Ce jardin charmant a trouvé mon imagination frappée de certaines vieilles erreurs de serein qui m’ont effrayée; bref, j’ai trouvé chez Mme de Gessant tout ce qui m’étoit nécessaire. Je vous en ai, Monsieur, les mêmes obligations vos reproches sont très-aimables. Mlle Chandenier m’en a fait aussi. Enfin, je vous remercie de tout mon cœur; je quitte tout ceci demain je vais recevoir votre ami d’Orves à Belombre j’y serai au moins autant que lui, et plus^ si ma santé ne devient pas plus mauvaise. J’aurai Boismortier les soirs, avec la permission du maître; il.faut me tâter le pouls, il faut me dire que je n’ai rien, il faut en un

Je gronde Verdun, je gronde Blave, je gronde tout le monde; vous voyez bien qu’il faut que je vaque à toutes ces affaires sérieuses rien ne l’est tant que mon attachement pour vous, Monsieur. Voilà Pouponne qui veut que je vous fasse ses petits compliments.