Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/404

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

3i8 CH. DE SÉVIGNÉ ET DACIER

M. de S* « Je prends pour moi un des passages que ma partie

a cités

afut famam sequere, aut sibi conpenientia finge;

etje soutiens que ce vers tout entier regarde les sujets connus. » Réponse. Je suis fâche’ qu’il soutienne une chose si insoutenable. Il ne faut que lire le passage pour être convaincu qu’il n’a pas raison. Dans tout ce qu’Horace dit dans les cinq vers suivants, d’Achille, de Médée et des autres caractères connus, il n’y arien de feint, rien que la renommée n’ait publié. Puisqu’il emploie ces cinq vers à expliquer ces deux mots: famam sequere, pour les caractères connus, il faut de toute nécessité que les trois vers suivants, Si quid inexpertum, etc., soient l’explication de convenientia finge, qui par conséquent ne peut être entendu que des caractères nouveaux; l’alternative seule le prouve, on n’en sauroit douter. D’ailleurs sibi peut-il se rapporter à famam p

3T. de 8* « Il faut qu’il lui fasse faire les actions que la renommée lui attribue, ou qu’il en invente qui conviennent à son caractère. »

Réponse. Qui en doute? mais il les tire du fond du caractère qui est connu; et il a en cela une règle et unguidedont il ne s’éloigne jamais, et c’est ce qui rend la chose moins difficile.

31. deS* « Si ces deux mots convenientia finge, vouloient dire ce,que prétend M. D* qui les a plutôt paraphrasés que traduits, Horace n’auroit pas suivi lui-même les règles qu’il donne aux autres, et il nauroit pas soutenu son propre caractère. »

Réponse. Je ne sais pas quelles règles M. de S* prétend qu’Horace ait violées, s’il a dit ce que j’ai prétendu. Mais je sais bien qu’il observe ici une de ses principales règles, qui est qu’on devient obscur quand on est trop court

.BrepM cMe Mcyo

Obscur us fio*. Brevls esse laboro,

C’estunechoseassez surprenante queM. de S* se plaigne qu’Horace est trop diffus, lors même qu’avec le secours dema paraphrase il ne I entend pas encore.

M. de S* Il n’est pas à croire qu’Horace ait employé ces trois r. Vers 25 et 26 de V An poétique d’Horace, que Daciér a ainsi traduits • « Je veux être court et je deviens obscur. »