43a NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE.
d’autres égards, entre cet ancien texte écrit et les premières im-
pressions pourraient bien être le fait des éditeurs; et si le nom-
bre des morceaux n’est pas le même, s’il y a dans le manuscrit
comparé aux imprimés quelques petites lacunes, et des lacunes
bien plus grandes dans les imprimés comparés au manuscrit,
cela peut venir de ce que d’une part le copiste et de l’autre les
éditeurs n’ont pas tout pris et ont fait des omissions, l’un plus
et l’autre moins.
M. Monmerqué a désigné ce manuscrit par le nom de Ma-
nuscrit Grosbois, parce qu’il faisait partie de la bibliothèque de
feu M. le marquis de Grosbois, ancien premier président du
parlement de Besancon, dont la famille le possédait depuis près
d’un siècle quand il fut communiqué à M. Monmerqué, et qu’il
se trouvait au château de Grosbois en Bourgogne, où Mme la
duchesse d’Harcourt, sa fille, couserve cette riche et précieuse
bibliothèque avec un soin aussi éclairé que pieux. Voyez ce qui
est dit de cette importante copie dans Y Avertissement (p. vu
et vin) des Lettres inédites publiées en 1827 (n° 5o de cette Notice
bibliographique).
3. COPIE àmelot, contenant les 14 Lettres de Mme de Sévigné à Pompone sur le procès de Foucquet, cahier in-folio de 29 pages, appartenant à la succession de M. Monmerqué. Il y manque un feuillet, celui des pages 25 et 26.
Ce manuscrit, d’une écriture soignée du dix-huitième siècle,
nous a donné d’excellentes et très-sûres variantes, au moyen des-
quelles nous avons pu corriger en maint endroit le texte des édi-
tions de 1766 et de 1773 (voyez ci-après, p. 447 et 448, n»s 24
et a5). Il a été trouvé et acheté en 1847 par M. Monmerqué
chez le libraire étalagiste Lefèvre, sous l’arcade Colbert. Au dos,
sur un feuillet que nous n’avons pas retrouvé, on lisait (c’est
M. Monmerqué qui nous l’apprend, et de là le nom donné au
manuscrit) les mots «À M. Amelot » et à la fin de la copie, au
bas de la page 29, ces lignes significatives « La lettre de cachet
suspenduependant huit jours ou un mois si besoin est,)) avec la
signature Nihel, secrétaire de 31. Amelot. On peut conclure, ce
semble, de cette apostille, qui doit dater approximativement le
manuscrit (Amelot fut secrétaire d’État des affaires étrangères,
sous le ministère du cardinal Pleury, de 1737 à 1744 ),<jue ce
cahier étaitpréparé pour l’impression, qu’il avait été saisi, qu’on
avait eu l’intention de sévir le projet de publier ces lettres,
qui présentaient sous d’odieuses couleurs l’administration de