Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/66

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LX LETTRES INÉDITES.

donne de m’accommoder avec Monsieur de Marseille. Je ne puis comprendre comment j’allai oublier de vous la montrer ; car outre que-je n’ai rien de réservé pour vous, c’est que l’ayant fait voir à d’autres, vous que j’aime et que j’honore plus que personne, vous serez toujours assurément des premiers à qui je ferai confidence des choses qui m’arriveront. C’est cette lettre dont vous avez tant ouï parler et que l’on disoit que je devois recevoir tous les ordinaires. Mais il est vrai qu’on n’a pas voulu me l’envoyer de la cour, que lorsqu’ils ont jugé à peu près que je devois avoir remporté toutes mes victoires ainsi cela s’appelle venir à souhait. Nous parlerons plus amplement de tout cela quand j’aurai la joie de vous voir ici, que vous me faites espérer dans l’autre semaine. Je vous envoie cependant la copie de la lettre que j’ai reçue de M. de Louvois sur le siège d’Orange : vous la trouverez honnête pour toute la noblesse et pour moi. Je vous prie d’en envoyer des copies à tous ceux de vos amis qui ont été à Orange[1] Bonsoir, mon cher Monsieur :aimez-moi toujours, je vous en prie, et croyez que vous ne sauriez faire un plus grand plaisir à l’homme du monde à qui votre amitié est la plus chère, c’est

GRIGNAN

Suscription : A. Monsieur d’Aiglun, conseiller du Roi au parlement de Provence.

  1. 3. Pour « l’attachement et l’amour «  »que toute la noblesse de Provence témoigna au comte de Grignan, à l’occasion du siège d’Orange, voyez tome III, p. 298.