1675nous font résoudre de prendre nos mesures, en sorte que nous arrivions à Paris au commencement du carême : c’est le vrai temps pour plaider, et je suis à peu près comme la comtesse de Pimbêche[1]. J’espère que tout ira bien. Puisque vous voulez savoir la suite de l’affaire que j’ai avec Mesneuf[2], c’est qu’il est au désespoir que nous lui ayons donné une haute justice, parce qu’il n’a plus de prétexte pour ne pas achever de me payer ; il avoit compté sur une remise de cinq ou six mille francs, qui s’évanouit par ce papier ; mais c’est à l’abbé à qui j’ai encore cette obligation, car Vaillant[3] l’avoit dans ses mains et n’en connoissoit pas la vertu : c’est qu’il est écrit que je dois avoir toutes sortes d’obligations au bien Bon. J’attends la fin de cette petite affaire : c’est un plaisir de voir les convulsions de la mauvaise foi, qui ne sait plus où se prendre, et qui est abandonnée de tous ses prétextes.
Je ne comprends rien à mon Berbisy ; il me mande positivement qu’il vous a envoyé des moyeux[4] : je m’en vais lui écrire, car j’aime bien les voir gober à M. de Grignan. Je l’embrasse pendant que le voilà : quand ce seroit le troisième jour de sa barbe épineuse et cruelle,
- ↑ Allusion au passage suivant des Plaideurs (acte I, scène VII)
CHICANEAU.
Et quel âge avez-vous ? Vous avez bon visage.
LA COMTESSE (de Pimbêche).
Hé, quelque soixante ans.
CHICANEAU.
Comment ! c’est le bel âge
Pour plaider.
— Les mots suivants : « Tout ira bien, » font penser à la scène vi du IIe acte de la même pièce, où ils se trouvent trois fois dans neuf vers « Cela va bien…. Tout va bien…. Tout ira bien…. » - ↑ Voyez tome III, p. 411, et ci-dessus, p. 251, note 5.
- ↑ Régisseur des Rochers.
- ↑ Voyez la lettre du 22 décembre au président de Berbisey, p. 295.