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1676
523. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN A MADAME DE SÉVIGNÉ.

Deux jours après que j’eus reçu ces lettres (n° 515 et 522, p. 383 et 404), je fis cette réponse à Mme de Sévigné.

A Paris, ce 15e avril 1676.

JE vous allois écrire quand j’ai reçu votre billet du 10e de ce mois, ma chère cousine, et je vous allois demander de vos nouvelles, sur lesquelles la maréchale de Clérambaut m’avoit donné de l’inquiétude par une lettre qu’elle avoit écrite à Jeannin [1]. Elle lui mandoit que vous ne vous aidiez pas de vos mains cependant en voici déjà une qui recommence ses fonctions, dont je me réjouis, parce que je crois qu’après la belle comtesse, j’y ai plus d’intérêt que personne [2]. Je vous souhaite une parfaite santé de corps et d’esprit jusqu’à cent ans, ma chère cousine, mais au moins je vous souhaite la tête et les mains comme Dieu vous les a faites. J’en ai presque autant de besoin que vous, j’entends de votre tête et de vos mains.

Votre nièce se porte fort bien ; elle. a la mine d’accoucher heureusement. Nous parlons souvent de vous comme les meilleurs amis que vous ayez au monde, et comme les gens qui vous estiment le plus. Je suis fort aise que la belle Madelonne se porte bien de son accouchement à huit mois, et que son enfant vive. Comme elle s’est tirée du pair d’avec les autres femmes par son mérite, elle s’en veut tirer par toutes ses actions.

  1. LETTRE 523. — 1. Voyez tome III, p. 181, note 13, et p. 151, note 1.
  2. Dans le manuscrit de l’Institut « parce que je crois y avoir autant d’intérêt que personne ; » trois lignes plus bas, les mots j'entends, etc., et la phrase suivante : « Votre nièce, etc., » sont omis; puis on lit : « Nous parlons souvent de vous, votre nièce et moi, comme, etc. »
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