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1676

533. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN
À MADAME DE SÉVIGNÉ[1].

Trois semaines après que j’eus écrit cette lettre (no 523, p. 405) à Mme de Sévigné, je lui écrivis encore celle-ci[2].
À Chaseu, ce 6e mai 1676.

Puisque vous ne vous réjouissez pas, Madame, de la petite grâce que le Roi vient de me faire, il faut que vous ne la sachiez pas ; car bien que ce soit peu de chose en comparaison des maux qu’il m’a faits, c’est une faveur qui me distingue des autres exilés ; il n’en a fait de pareilles qu’à moi. Puisque je ne saurois être heureux, encore est-ce quelque chose d’être le moins misérable. Je vous verrai donc cet été à Paris, ma chère cousine, mais le masque levé, et pourvu que je vous trouve en bonne santé, vous me trouverez aussi content que de plus heureux que moi, et aussi gai, non pas qu’un homme de vingt-cinq ans, mais qu’un honnête homme qui en a plus d’une fois autant le peut être. Nous parlerons de la belle Madelonne, et nous lui écrirons ensemble ; adieu.




534. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ
À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, vendredi 8e mai.

Je pars lundi, ma chère enfant. Le chevalier de Buous vous porte un éventail que je trouve fort joli : ce ne sont

  1. LETTRE 533. — Cette lettre manque dans le manuscrit de l’Institut.
  2. On lit dans notre manuscrit, à la suite de cette introduction, ces mots écrits d’une autre main que celle de Bussy « sur la permission que le Roi me donna d’aller à Paris trois mois. » La permission n’était que de deux mois. Voyez l’Appendice du tome III