Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 4.djvu/445

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 439 —


1676une vraie paresseuse de n’avoir pas voulu être de cette partie. J’ai bonne opinion de vos conversations avec l’abbé de la Vergne, puisque vous n’y mêlez point Monsieur de Marseille. La dévotion de Mme de Brissac étoit une fort belle pièce ; je vous manderai de ses nouvelles de Vichy ; c’est le chanoine[1] qui gouverne présentement sa conscience ; je crois qu’il m’en parlera à cœur ouvert. Je suis fort aise de la parure qu’on a donnée à notre Diane d’Arles[2] : tout ce qui fâche Corbinelli, c’est qu’il craint qu’elle n’en soit pas plus gaie. J’ai été saignée ce matin, comme je vous l’ai déjà dit au bas de la consultation : en vérité, c’est une grande affaire, Maurel[3] en étoit tout épouvanté : me voilà présentement préparée à partir. Adieu, ma chère enfant ; je ne m’en dédis point, vous êtes digne de toute l’extrême tendresse que j’ai pour vous.

  1. Mme de Longueval. Voyez tome III, p. 32, note 6.
  2. À la Grande-Duchesse ? Voyez ci-dessus, p. 69 et 70. — La Diane d’Arles est la belle statue qui fut découverte, brisée en trois parties, dans le théâtre d’Arles, en 1651, et qui est aujourd’hui au musée du Louvre et connue sous le nom de la Vénus d’Arles. Elle fut donnée à Louis XIV, en 1683, par les états de Provence. Le 30 août 1684, le duc de Saint-Aignan écrit à Bussy : « Le Roi a décidé en faveur de Vénus pour la statue d’Arles qui avoit partagé tous les savants, les uns la croyant une Diane, les autres une Vénus. » L’académie d’Arles s’était rangée à l’opinion des premiers.
  3. Probablement le même qui est nommé dans la lettre du 12 janvier 1680.
    __________