Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/177

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parfaite avec la Moreuil[1] dans le jardin du maréchal du Plessis ; elle a été une fois à la messe.

Adieu, ma très-chère je me trouve toute nue, toute seule, de ne vous avoir plus. Il ne faut regarder que la Providence dans cette séparation : on n’y comprendroit rien autrement ; mais c’est peut-être par là que Dieu veut vous redonner votre santé. Je le crois, je l’espère, mon cher Comte : vous nous en avez quasi répondu ; donnez-y donc tous vos soins, je vous en conjure.


1677

613. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, lundi 14e juin.

J’ai reçu votre lettre de Villeneuve-la-Guyard[2]. Enfin, ma fille, il est donc vrai que vous vous portez mieux, et que le repos, le silence et la complaisance que vous avez pour ceux qui vous gouvernent, vous donnent un calme que vous n’aviez point ici. Vous pouvez vous représenter si je respire d’espérer que vous allez vous rétablir[3] ; je vous avoue que nul remède au monde n’est si bon pour me dilater[4] le cœur, que de m’ôter de l’esprit l’état où je vous ai vue ces derniers jours. Je ne soutiens pas cette

  1. 4. Sans doute celle qui devint dame d’honneur de la duchesse de Bourbon. Voyez la lettre du 8 juillet 1685. — Sur le maréchal du Plessis, qui était mort en décembre 1675, voyez tome II, p. 394, note 5. Mais peut-être faut-il lire ici « le jardin de Madame du Plessis » voyez p. 188, note 31.
  2. Lettre 613. — 1. Sur la route que suivait Mme de Grignan, entre Moret et Sens. On lit Villeneuve-la-Guerre dans toutes les impressions ; mais nous ne croyons pas qu’il y ait eu un endroit de ce nom.
  3. 2. « Vous pouvez, etc., » ne se trouve pas dans l’édition de 1734.
  4. 3. « Soulager. » (Édition de 1754.)