Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/364

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1677 Boulaye[1] a bien mieux fait valoir celle de M. de Villars ; on ne dit rien ici de cette noce.

Enfin Chandenier s’est rendu ; mais par la raison que les plus courtes folies sont les meilleures, les plus longues sont les pires : il en est un bel exemple[2].

On parle d’une espèce de victoire du maréchal de Créquy : il a battu les Allemands[3]. Avez-vous jamais ouï parler d’une étoile si brillante que celle du Roi[4] ? Vous savez bien qu’il a donné deux mille écus de pension à Racine et à Despréaux, en leur commandant de tout quitter pour travailler à son histoire, dont il aura soin de leur donner des mémoires[5]. Je voudrois voir un échantillon de cet ouvrage[6].

  1. 12. Voyez ci-dessus, p. 320, note 8.
  2. 13. Voyez ci-dessus, p. 321, note 10.
  3. 14. Le duc de Lorraine, forcé à la retraite par le maréchal de Créquy, était rentré « par Landau en Alsace, où il devait trouver le prince de Saxe-Eisenach avec l’armée des Cercles. Mais Créquy le devança encore avec une rapidité extraordinaire : il était déjà revenu en Alsace, avait franchi le Rhin à Brisach, tourné le prince de Saxe, qui s’avançait sur Kehl, et battu ses troupes, qui se jetèrent dans une île du fleuve, où elles furent forcées de capituler. Puis il repassa le Rhin, se porta, près de Strasbourg, au-devant du duc de Lorraine, et battit son avant-garde au Kochersberg (7 octobre). » (Histoire des Français par M. Lavallée, tome III, p. 277.) Le duc de Lorraine se croyait si assuré de reconquérir ses États, qu’il avait fait broder sur ses drapeaux cette devise : aut nunc, aut nunquam.
  4. 15. « Avez-vous jamais vu une si brillante étoile que celle de notre roi ? Vous savez bien qu’il a donné deux mille écus à Racine, etc. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)
  5. 16. On voit au commencement de la seconde partie des Mémoires de Louis Racine que les deux poëtes furent nommés historiographes en 1677 et avant la campagne ; mais ils n’accompagnèrent le Roi à l’armée que l’année suivante (voyez la lettre du 3 novembre 1677). — Louis Racine dit que son père eut, comme historiographe, une pension de quatre mille livres.
  6. 17. « Je voudrois déjà voir ce bel ouvrage. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale)