1676 savez comme elle fait bien avec moi. Brancas est venu aussi rêver quelques heures avec Sylphide[1]. Nous avons pourtant, lui et moi, fort parlé de vous, et admiré votre conduite et l’honneur que vous lui avez fait[2].
Nous avons aussi admiré avec nos compagnies[3] l’extrême bonheur du Roi, qui nonobstant les mesures trop étroites et trop justes qu’on avoit fait prendre à M. de Schomberg pour marcher au secours de Maestricht, n’a fait qu’arriver et se présenter pour faire lever le siége[4]. Ils n’ont point voulu attendre le combat : le prince d’Orange, qui avoit à regret ses peines[5], vouloit tout hasarder ; mais Villa-Hermosa[6]n’a point voulu exposer ses troupes : de sorte que non-seulement ils ont promptement levé le siége, mais on leur a pris beaucoup de poudre, de canon ; et tout ce qui marque une fuite. Il n’y a rien de si bon que des confédérés pour avoir toujours toute sorte d’avantages ; mais ce qui est encore meilleur, c’est de souhaiter ce que le Roi souhaite : on est assuré d’avoir toute sorte de contentements. J’étois dans une inquiétude la plus grande du monde ; j’avois envoyé chez Mme de Schomberg, chez Mme de Saint-Géran, chez d’Hacqueville et l’on me rapporta toutes ces merveilles. Le Roi en étoit fort en peine, aussi bien que nous. M. de Louvois courut pour lui apprendre ce
- ↑ Lettre 573 (revue en partie sur une ancienne copie). — 1.Mme de Coulanges. (Note de Perrin.)
- ↑ 2. Le comte de Brancas avoit été le négociateur du mariage de Mlle de Sévigné avec M. de Grignan. (Note du même.)
- ↑ 3. « Mais ce que nous avons encore admiré tous ensemble, c’est, etc. » (Édition de 1754 » )
- ↑ 4. « Apprend que ses troupes ont fait lever le siège à leur approche, et en se présentant seulement. » (Ibidem.)
- ↑ 5. Qui avoit regret à ses peines. » (Ibidem.)
- ↑ 6. Dans le manuscrit il y a Vilermosa et c’était probablement ainsi que Mme de Sévigné écrivait ce nom.