Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Et le petit de huit mois, veut-il vivre cent ans ? Je suis si souvent à Grignan, qu’il me semble que vous me devriez voir parmi vous tous. Ce seroit une belle chose que l’on se trouvât tout d’un coup aux lieux où l’on pense[1] Voilà mon joli médecin[2] qui me trouve en fort bonne santé, tout glorieux de ce que je lui ai obéi deux ou trois jours. Il fait un temps frais, qui pourroit bien nous déterminer à prendre de la poudre de mon bonhomme : je vous le manderai mercredi. J’espère que ceux qui sont à Paris vous auront mandé des nouvelles ; je n’en sais aucune, comme vous voyez : ma lettre sent la solitude de notre forêt ; mais dans cette solitude vous êtes parfaitement aimée.


1676

573. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ, DE MADAME DE COULANGES ET DU COMTE DE BRANCAS À MADAME DE GRIGNAN.

À Livry, mercredi 2e septembre.

de madame de sévigné.

Monsieur d’Hacqueville et Mme de Vins ont couché ici ; ils vinrent hier joliment nous voir. Mme de Coulanges est ici ; c’est une très-aimable compagnie : vous

  1. 12. Le texte de la Haye (1726) porte : « où l’on veut. » Dans son édition de 1754, Perrin a cru devoir modifier ainsi cette phrase : « Ce seroit une belle chose de se trouver tout d’un coup aux lieux qui sont présents à la pensée. » Tout ce qui suit cette phrase jusqu’à : « je n’en sais aucune, » se trouve pour la première fois dans la seconde édition de Perrin (1754). Après l’on pense, les impressions antérieures donnent toutes : « Je ne sais aucune nouvelle, etc. »
  2. 13. Amonio.