1679 rarement : il y a deux mois que j’attends votre réponse ; quand ce ne seroit que de l’argent, j’aurois de l’impatience de le recevoir ; outre mon intérêt, j’avois encore celui de Monsieur d’Autun, qui attendoit avec empressement les douceurs que vous me dites pour lui[1]. Il y a huit jours qu’il est reparti[2] pour Moulins, et je le crois présentement à Paris, où je ne doute pas qu’il n’aille[3] recevoir votre encens lui-même.
Nous avons eu ici un temps aussi rude depuis trois mois que vous à Paris, et nous n’en sommes pas encore quittes. J’irai pourtant demain seul à Chaseu, pour y faire attacher un lambris, car vous savez que je lambrisserai toute ma vie. Je suis très-fâché de la langueur de la belle Madelonne : je prends part à ses maux pour l’amour d’elle-même ; mais mon chagrin augmente par la part que vous y prenez : vous n’étiez pas faites toutes deux pour languir.
Je voudrois bien avoir la même occupation que vous avez à juger des sermons du P. Bourdaloue, au hasard de la presse. Je ne songerois jamais à sortir d’ici, si nous vous y avions, Mme de Grignan[4], notre ami Corbinelli, le P. Bourdaloue, et un opéra nouveau tous les hivers. Il y a un peu plus de damnation à tout cela que de salut ; mais je demande le P. Bourdaloue pour le correctif de tout le reste.
La distribution des bénéfices m’est assez indifférente,
- ↑ Lettre 715. — 1. Voyez ci-dessus, p. 522.
- ↑ 2. « Qu’il est parti. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale)
- ↑ 3. Dans le manuscrit que nous suivons, les mots qu’il n’aille, omis par Bussy, ont été écrits en interligne et d’une autre main.
- ↑ 4. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale : « la belle Madelonne » ; à la première ligne du paragraphe suivant : « m’a été fort indifférente… qui est de mes amis : je vais, etc. ; » à la deuxième ligne de l’autre alinéa : « de la permission qu’ils ont eue de se voir ; » deux lignes après : « qu’ils n’espéroient rien quand on leur a fait cette petite grâce, et elle leur en fait attendre, etc. »