Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/534

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1679 hormis de celui de Monsieur de Tulle, qui est fort de mes amis : je m’en vais lui en faire compliment[1].

Je ne doute pas que MM. de Lauzun et Foucquet ne soient plus aises de la permission de se voir et de se parler qu’ils ne le seront de leur liberté ; car il y a apparence qu’ils n’espéroient pas cette petite grâce quand on la leur a faite, et elle leur en fait attendre maintenant de plus grandes. Pour les grâces générales que vous jugez qui se feront, elles dépendent de savoir qui l’emportera, du desir que le Roi aura d’être aimé, ou du crédit que les ennemis des malheureux auront sur l’esprit de Sa Majesté. Pour moi, si je reçois de grandes grâces, j’en serai plus aise que la plupart des autres gens ; car je ne les attends pas, et je me console par avance de n’en jamais recevoir sur ce que les honnêtes gens sont persuadés que je les mérite.

Je n’ai point vu depuis peu Mme  de Toulongeon sur l’affaire qu’elle a avec Mme  Baillet ; mais je crois qu’elle attend que la première année de son mariage soit passée pour voir si elle ne seroit pas grosse, et ce que cela deviendroit ; et qu’ensuite elle traitera comme vous[2].

La belle Coligny a toujours de l’esprit, du courage et de la tendresse pour moi ; nous nous amusons à jouer et depuis quelque temps à perdre. Cela nous va faire quitter le jeu ; aussi bien voici les beaux jours, que nous emploierons aux promenades.


à corbinelli[3].

Je suis dans les mêmes sentiments que vous sur les

  1. 5. Voyez dans la Correspondance de Bussy, tome IV, p. 326, la lettre qu’il écrivit à Mascaron, à la date du 8 mars.
  2. 6. Voyez la lettre précédente, p. 524, note 14.
  3. 7. Cette apostille, dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale,