Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/96

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1676 fort court. Il est aussi bien que jamais[1]. Il ne s’est ni amusé, ni détourné : il avoit Gourville, qui n’a pas souvent du temps à donner, et qu’il promenoit comme un fleuve par toutes ses terres, pour y apporter la graisse et la fertilité[2]. Pour M. de la Rochefoucauld, il alloit, comme un enfant, revoir Verteuil [3] et les lieux où il a chassé avec tant de plaisir ; je ne dis pas où il a été amoureux car je ne crois pas que ce qui s’appelle amoureux, il l’ait jamais été[4]. Il revient plus doucement que son fils, et passe en Touraine chez Mme  de Valentiné[5]et chez l’abbé d’Effiat. Il a été dans une extrême peine de Mme  de Coulanges, qui revient assurément de la plus grande maladie qu’on puisse avoir : la fièvre ni ses redoublements ne l’ont point encore quittée ; mais parce que toute la violence et la rêverie en est dehors[6], elle se peut vanter d’être dans le bon chemin de la convalescence. Mme  de la Fayette est à Saint-Maur : je n’y ai été qu’une fois. Elle a son mal de côté, qui l’a empêchée d’aller chez Mme  de Coulanges, dont elle étoit fort in-

  1. 8. « M. de Marsillac est aussi bien que jamais auprès du Roi. » (Édition de 1784.)
  2. 9. « Il le promenoit par toutes ses terres, comme un fleuve qui apporte la graisse et la fertilité, » (Ibidem.)
  3. 10. Sur la Charente, canton et arrondissement de Ruffec. C’est a Verteuil que le duc d’Anjou passa la Charente pour aller mettre le siège devant Ruffec, peu de temps avant le combat de Jarnac (1569). Le possesseur du château en ce temps-là était le beau-frère du prince de Condé, François, troisième du nom, comte de la Rochefoucauld, qui fut tué à la Saint-Barthélémy.
  4. 11. Voyez Madame de Longueville par M. Cousin, tome I, p. 33 et suivantes.
  5. 12. La mère de Louis Bernier (ou Bernin) de Valentiné, marquis d’Ussé, contrôleur général de la maison du Roi, qui épousa en 1691 la seconde fille de Vauban. Voyez tome III, p. 83, note 3. — Dans l’édition de 1784, on lit Valentinois, au lieu de Valentiné. Pour l’abbé d’Effiat, voyez tome I, p. 440, note 5, et tome IV, p. 167, note 7.
  6. 13. « En sont dehors. » (Édition de 1754.)