Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/173

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1681 Mme de la Boulaye, Madame ; mais la manière dont vous me mandez qu’elle a pris ce qui s’est passé entre son gendre et moi me touche à un point, qu’elle n’aura jamais un ami plus assuré ni plus fidèle. Elle a raison de rire de ma réponse : pour être sage et fière, elle n’en est pas moins plaisante. Si ce coquin de la Rivière s’étoit adressé aux maréchaux de France comme il a fait à M. de Roussillon, ils lui auroient répondu que ne voyant point de raison de croire qu’un homme comme moi eût querelle avec un homme comme lui, pour l’affaire dont il s’agit, ils ne trouvoient pas lieu de s’entremettre ; que pour l’assassinat dont il disoit que je le menaçois, c’étoit l’affaire des parlements ; et s’ils eussent cru devoir me mander quelque chose en cette rencontre, ils l’auroient fait par une lettre en forme de conseil ; car ils sont sages, et savent bien qui je suis ; ils savent de plus qu’étant exilé, il n’appartient qu’au Roi de me faire marcher.

Pour ce que vous me mandez que vous voulez être le maréchal de France de l’affaire de M. de Roussillon et de moi, je vous dirai que vous avez tout pouvoir.

Vous me demandez les copies de nos lettres, les voici :


copie de la lettre de monsieur de roussillon a monsieur de bussy.

« À la Boulaye, le 26e juillet 1681.

« C’est par vos amis, Monsieur, que je viens d’apprendre que vous avez des démêlés avec M. de la Rivière. Je vous ordonne[1] de n’en venir à aucune voie de fait, directement ou indirectement, sur peine des ordonnances du Roi, et

    vent des Ursulines de Montbar, pour y attendre l’arrêt du parlement.

  1. 2. Bussy, au lieu de ordonne, avait d’abord écrit conjure, qu’il a raturé ensuite.