Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/409

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1685 blâme de quitter un tel beau-père, de ne pas se fier à lui[1] « pour leur faire voir assez de guerre : eh, mon Dieu ! ils n’ont qu’à prendre patience, et jouir[2] de la belle place où Dieu les a mis ; personne ne doute de leur courage : à quel propos faire les aventuriers et les chevaux échappés ? Leurs cousins de Condé n’ont pas manqué d’occasions de se signaler ; ils n’en manqueroient pas aussi. Et con questo[3] je finis, ma très-aimable et très-chère bonne, toute pleine de tendresse pour vous, dévorant par avance le mois de septembre où nous touchons, car vous voyez comme tout cela va. Quand M. du Plessis se sera bien promené dans notre parc, il vous le donnera ; il l’a reçu, et vous lui ferez comprendre et à Mlle  d’Alerac nos grandes allées droites tout de travers.

Le bien cher vous aime comme il a toujours fait : il lui prend des furies d’envie de voir Pauline, qui me font rire. Votre frère, votre belle-sœur, que ne vous disent-ils point ? Ils vous assurent que le Tranquille[4] ne se sert que de sa boîte pour guérir efficacement. Je ne crois pas qu’il vienne ici, ils sont trop occupés à Rennes ; ils me disent de continuer toujours, en me jouant et en marchant, leurs aimables remèdes. J’embrasse mille fois encore ma chère bonne.

Suscription : Pour ma chère Comtesse.

    Prince. Voyez le Journal de Dangeau, 20, 21, 22, 23, 26, 27 mars, i3 avril et 2 mai 1685.

  1. 43. « Pour moi, je les blâme de quitter un tel beau-père, et de ne se pas fier à lui. » (Édition de 1754.)
  2. 44. « Et à jouir. » (Ibidem.)
  3. 45. Avec ceci, c’est-à-dire là-dessus. — Dans l’édition de 1754, la lettre finit avec cette phrase, qui y est ainsi conçue : « Et con questo, je finis, ma très-aimable, dévorant par avance le mois de septembre où nous touchons. »
  4. 46. Sans doute le frère Tranquille. Voyez ci-dessus, p. 333, la note 2 de la lettre du 15 décembre 1684.