Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/508

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1686 ce jour-là ! Voilà qui est bien triste, Monsieur, de vous reprendre une si jolie nouvelle, mais je n’ai pas été seule trompée.

Tantæne animis cœlestibus iræ’[1] ?

En récompense, vous saurez que Mlle de Grignan prend vendredi le grand habit des grandes Carmélites ; je ne reprendrai point cette vérité. Mlle d’Alerac se fatigue et se ruine pour le carrousel[2] : admirez les différentes occupations des deux sœurs.

Je suis aise que vous soyez content de M. de la Trousse. Adieu, Monsieur : cette gueule enfarinée, qui m’a obligée de vous dire de si bon cœur une fausseté, ne m’empêchera pas de vous en mander peut-être encore, car je suis toujours la dupe des circonstances, et cette nouvelle en étoit toute pleine.


993. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À CORBINELLI.

Treize jours après que j’eus écrit cette lettre (no 990, p. 496), j’écrivis encore celle-ci à Corbinelli.
À Chaseu, ce 8e mai 1686.

Je ne sais, Monsieur, si vous savez l’histoire de l’abbé Furetière[3], académicien, qu’une douzaine de ses confrères (qu’il appelle jetonniers.[4], à cause de leur assiduité à

  1. 2. « Tant de colère entre-t-elle dans l’ame des Dieux ? » (Virgile, Énéide, livre I, vers II.) Ce vers se trouve déjà au tome I, p. 478.
  2. 3. Voyez ci-dessus, p. 490, la note 6 de la lettre du 3 avril précédent. Mlle d’Alerac marchait au carrousel avec le comte de Duras. Voyez les Mémoires du marquis de Sourches, tome II, p. 70.
  3. Lettre 993. — 1. Voyez l’Histoire de la Fontaine, par Walckenaer, p. 415 et suivantes.
  4. 2. Voyez l’Histoire de l’Académie, par M. Paul Mesnard, p. 27 et 28.