Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/91

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1680 n’allez pas lui conter tout ceci ; escarmouchez avec lui[1], selon que vous le verrez disposé. Il est tout à fait de nos bons amis et d’un bon conseil, et peut rendre de très-bons offices à mon fils et même à son neveu en lui faisant acheter notre charge. Ah ! que nous l’embrasserions de bon cœur !

J’ai envie de lire Térence ; j’aimerai à voir les originaux dont les copies m’ont fait tant de plaisir. Mon fils me traduira la satire contre les folles amours[2] ; il devroit la faire lui-même, ou du moins en profiter : si l’état où il est ne le corrige pas, je ne sais ce qui le pourra faire. Nous lisons des livres de ministres[3] il y en a un[4] qui répond aux Préjugés, où je voudrois que M. Arnauld eût répondu ; mais je crois qu’on lui a défendu[5] et l’on aime mieux laisser sans réponse un livre qui peut faire tort à la religion, que d’en voir un qui peut justifier pleinement les jansénistes contre les traits fort pressants que ce ministre leur donne[6] : je vous

  1. 10. « Si vous avez Brancas, n’allez pas... escarmouchez seulement avec lui, etc. » (Éditions de 1737 et de 1754.) Ce qui suit cette phrase, jusqu’à la fin de l’alinéa, manque dans les deux éditions de Perrin. Notre manuscrit a une lacune au commencement de l’alinéa suivant ; il ne reprend qu’aux mots: « je ne sais ce qui le pourra faire. »
  2. 11. Voyez l’Eunuque de Térence, acte Ier, scène Ire. - Il avait paru en 1670 une traduction française de Térence par l’abbé de Marolles, une autre par Martignac.
  3. 12. « Des livres de controverse. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  4. 13. C’est la Défense-de la Réformation contre le livre intitulé Préjugés légitimes contre les Calvinistes, par J. Claude, ministre du S. Évangile en l’Église de Paris qui se recueille à Charenton.
  5. 14. « Et auquel je voudrois que M. Arnauld eût répliqué ; mais je crois qu’on le lui a défendu. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  6. 15. « On aime mieux laisser sans réponse un livre qui peut faire tort à la religion, que d’en voir un qui pût justifier pleinement les jansénistes des reproches qu’on leur fait. » (Édition de 1754.) - Cette partie de la phrase manque dans le texte de 1737. Notre manuscrit s’arrête après les mots : « une autre fois. »