Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/201

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sont nécessaires, et qu’elle vous les remette entre les mains. Je crois que si vous la pressez un peu, elle le fera, car ce n’est qu’à cette condition que je lui promets de lui donner un peu de patience pour le reste, et de ne rien pousser aux extrémités. Aidez-moi donc un peu, agissez fortement pour faire que je puisse toucher cette somme de deux mille francs, sur laquelle vous prendrez à bon compte deux cents francs, et pas davantage, à cause du besoin pressant que j’en ai. Voilà tout ce que je vous puis dire c’est à vous à faire le reste; je vous en conjure de tout mon cœur

M. Rabutin CHANTAL

Si la femme de la Sarge me manque pour 1ces deux mille francs, elle peut compter que je ne lui enverrai plus la Montagne, mais un créancier à qui je dois, qui ne demande pas mieux, et qui la jettera dans le désespoir. Faites-lui bien entendre cela, je vous en conjure je ne puis plus vivre comme je suis. Je vous prie de faire tenir cette lettre à la femme de la Sarge.

Suscription : Pour Monsieur Angebaut1.

1O68. DE MADAME DE SÉV1GNÉ

A MADAME DE GRIGNAN[1]

[Paris,] mercredi 6° octobre[2] ET comment voulez-vous que je ne pleure pas en voyant



rgD

  1. LETTRE 1068 (revue sur l’autographe). 1. Mme de Grignan venait de repartir pour la Provence, et Mme de Sévigné l’avait reconduite jusqu’à Charenton. Voyez la lettre du 3 juillet 1689.1.
  2. 2 Dans l'autographe, la lettre est précédée de quelques mots qui sont, le troisième surtout assez difficiles à lire : « Rep à l'écu (?) de Rostain, ce qui pourrait signifier : réponse à la lettre écrite du