Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/336

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̃que vous n’avez pas ; les autres sont des guerriers, et les autres très oubliés[1] Mais, ma chère enfant, que nous sommes loin l’une de l’autre ! il y a quinze jours que nous attendons cette réponse. M. de Lamoignon s’en va passer [2] ces fêtes à Bâville ; il étoit hier chez le chevalier, et m’emmena souper avec lui. M. Amelot[3] revenu de Portugal, et qui s’en va en Suisse, sans avoir quasi le temps de respirer, y soupa aussi ; Coulanges y étoit. Votre santé fut bue à la ronde, en vous regrettant toujours : on est bien loin de vous oublier ici, il n’est pas même besoin de ma présence. La duchesse du Lude est comme malade : elle vomit, elle garde sa chambre, et me parle[4] toujours de vous. Mme de Coulanges et les

    pajon (dame d’honneur de la Dauphine) et lieutenant général de la haute Normandie ; le marquis de Dangeau, menin du Dauphin et gouverneur de Touraine ; le marquis de Lavardin, ambassadeur extraordinaire à Rome et lieutenant général de Bretagne.

  1. 5. «  Les autres commandants sont des guerriers, et tous les autres très-oubliés. (Édition de 1754.) M. le comte de Grignan, lieutenant général au gouvernement de Provence et des armées du Roi, ne servoit depuis l’année 1670 que comme employé sur cette frontière, où il commandait en l’absence de M. de Vendôme.» (Note de Perrin.)
  2. 6. « M. de Lamoignon va passer, etc. » (Édition de 1754.)
  3. 7. Michel-Jean Amelot, marquis de Gournay, baron de Brunelle, né en 1655, conseiller au parlement en 1674, maître des requêtes depuis 1677, ambassadeur à Venise en 1683, à Lisbonne en 168S, en Suisse de 1688 à 1697, directeur du commerce en 1699, ambassadeur en Espagne en 1708. II mourut le 21 juin 1724. Il avait épousé au mois de juin 1679 Catherine le Pelletier de la Houssaie, qui mourut le 16 mai 1708, à quarante-trois ans, et qui était fille de Nicolas le Pelletier, seigneur de la Houssaie, maître des requêtes ordinaire de l’hôtel du Roi, et de Catherine le Picart de Perigny. Amelot, dit SaintSimon (tome IV, p. 431)> « étoit un homme d’honneur, de grand sens, de grand travail et d’esprit. Il étoit doux, poli, liant, assez ferme, de plus un homme fort sage et modeste. » Dans le texte de 1754c M. Amelot, qui est revenu de Portugal et s’en va en Suisse.
  4. 8. « est comme malade : elle garde la chambre, et me parle, etc.» (Édition de 1737.)