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comprends parfaitement l’impossibilité de ne pas donner à manger, comme vous faites, à trois, à quatre personnes : c’est le moyen de les contenter tous, et de faire autant de faveurs et moins de dépense. Monsieur le chevalier, dans ses chagrins, est un peu trop austère et trop sévère : s’il étoit là, il en useroit comme vous, j’en suis assurée. Faites une amitié à Mme de Langlée, puisqu’elle se souvient de moi ; il est vrai que j’admirois bien le choix et le goût de ses habits. Je suis plus aise que je n’étois que M. d’Avaux songe à votre cordon, puisqu’il semble qu’on vous ait oubliés.

Mme de Maintenon va faire jouer Esther à ses petites filles. Vous êtes trop plaisante d’avoir lu en public ma relation des chevaliers ; vous faites de moi et de mes lettres tout ce que vous voulez. Adieu, ma très-aimable, je suis comme vous m’avez laissée, hormis qu’au lieu d’avoir tous les jours une joie sensible et nouvelle de vous voir dans cette maison, je soupire souvent bien tendrement et bien douloureusement de ne vous y plus trouver. Je me doutois bien que vous seriez de notre avis sur votre frère.[1]

1126 DE MADAME de SẺVIGNẺ A. MADAME DE GRIGNAN.

A Paris, ce vendredi 21è janvier.

LE courrier n’est point encore arrivé, et je reviens sur votre dernière lettre, pour remplir celle-ci : Je n’ai jamais vu d’amitié si tendre, si solide, ni si agréable que celle que vous avez pour moi ; je songe quelquefois combien cet

    la note 17) n’a pas la fin de la lettre à partir d’ici ; elle n’a pas non plus le premier alinéa de la suivante.

  1. 25. Voyez la lettre du 5 janvier précédent, p. 384 et 385.