Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/471

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1136. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

A Paris, ce lundi 14 èfévrier.

Vous[1] appuyez trop sur nos inquiétudes ; elles n’ont point été excessives ; quand nous sûmes que personne n’avoit reçu de lettres de Provence, nous ne tirâmes aucune conséquence, sinon que le courrier n’étoit pas arrivé. Il est vrai que nous n’aimons pas votre mal de gorge, moins au serein d’Aix qu’ailleurs, et que nous avions quelque espèce d’envie de recevoir de vos lettres. Nous en reçûmes avec bien de la joie ; il n’y a rien à tout cela que de bien naturel, et que vous n’eussiez senti pour nous. Vous nous disiez, ma fille, que vous aviez tort, que vous aviez fait une promenade à la pluie qui vous avoit incommodée.[2] nous disons comme vous et croyant que vous avez tort sur votre parole et [3] , nous vous grondons ; sur cela vous nous grondez à votre tour vous nous grondez aussi, (Ibidem) et nous vous regrondons. Nous sommes bien loin de ne vouloir pas que vous vous promeniez ah! ma chère enfant, tout au contraire, promenez-vous, faites de l’exercice, respirez votre bel air, ne demeurez point toujours dans ce noir palais[4] 6-, ni dans ce trou de cabinet ; allez, allez exercer vos chevaux, qui crèveraient comme vous <ref>qui 6., sans cela sans cela crèveroient comme vous< (.Édition de 1754.)/ref> mais cachez-vous quand il fait froid et que vous avez mal



6. a Qui sans cela crèveroient comme vous. »

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1689

465

Mme DE Séyigms. vni go

  1. LETTRE 1136 Les trois premières phrases de cette lettre ne se troueznt pas dans l'édition de 1737 qui commence seulement à : « vous nous disiez, ma fille, etc.
  2. 2. « Dont vous aviez été incommodée. » (Édition de 1754.)
  3. croyant sur votre parole que vous aviez tort, (Ibidem)
  4. 5. M. de Grignan étoit logé à Aix dans l’ancien palais des comtes de Provence. (Note de Perrin, I754.) Ce palais a été détruit avant la Révolution.