Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/472

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à la gorge, et surtout ne vous repentez pas de nous parler sincèrement de votre santé et nous ne voulons point qu’on nous tromp: [1].7.M. du Bois, qui est le médecin de Mme de la Fayette et le mien, veut être le vôtre il veut vous écrire pour vous ordonner une saignée du pied, et puis de votre bonne pervenche, qui vous restaurera et vous purifiera le sang voilà, dit-il, la vraie saison et votre vrai remède.

Une chose qui m’afflige véritablement[2] c’est l’état affreux de votre château, et par le désordre des vents, et par la fureur de Monsieur le Coadjuteur, aussi préjudiciable que le tourbillon : quelle rage est la sienne, de bâtir et de débâtir, comme vous dites justement qu’on voit faire aux petites filles à qui on donne un morceau de canevas ! Il fait tout de même ; il met votre maison en état de n’y pouvoir pas habiter, il en fait un camp de Maintenon8, dont l’air ne sera pas moins mortel". C’est tout de bon, ma fille, que vous devriez venir à Paris, ne sachant où vous mettre en sûreté. Je ne c rois pas que M. de Grignan vous laisse passer l’été dans un lieu si désagréable, et si peu propre à vous recevoir, et si contraire enfin à la santé. Je vous le dis, ma fille, tout comme je le pense, il faut vous sauver quelque part. Mais que dit M. de Grignan de cette furie? Je ne crois pas qu’il y ait d’exemple de quelque conduite comme celle-là, de venir renverser le château de ses pères, et le rendre ™.


Une chose qui m’afflige véritablement8,Une chose qui m’afflige véritablement[3] c’est l’état affreux de votre château, et par le désordre des vents, et par la fureur de Monsieur le Coadjuteur, aussi préjudiciable que le tourbillon : quelle rage est la sienne, de bâtir et de débâtir, comme vous dites justement qu’on voit faire aux petites filles à qui on donne un morceau de canevas ! Il fait tout de même ;il met votre maison en état de n’y pouvoir pas habiter, il en fait un camp de Maintenon8,quelle rage est la sienen; quoi ? Bâtir et rebatir justement comme on voit faire aux petites illes qui s'exercent sur un morceau de canevas. Il fait tout de mêmedont l’air ne sera pas moins mortel". C’est tout de bon, ma fille, que vous devriez venir à Paris, ne sachant où vous mettre en sûreté. Je ne c rois pas que M. de Grignan vous laisse passer l’été dans un lieu si désagréable, et si peu propre à vous recevoir, et si contraire enfin à la santé. Je vous le dis, ma fille, tout comme je le pense, il faut vous sauver quelque part. Mais que dit M. de Grignan de cette furie? Je ne crois pas qu’il y ait d’exemple de quelque conduite comme celle-là, de venir renverser le château de ses pères, et le rendre ™.

c’est l’état affreux de votre château, et par le désordre des vents, et par la fureur de Monsieur le Coadjuteur, aussi préjudiciable que le tourbillon x, comme vous dites justement qu’on voit faire aux petites filles à qui on donne un morceau de canevas! Il fait tout de même il met votre maison en état de n’y pouvoir pas habiter, il en fait un camp de Maintenon8,8x</ref> c’est l’état affreux de votre château, et par le désordre des vents, et par la fureur de Monsieur le Coadjuteur, aussi préjudiciable que le tourbillon : quelle rage est la sienne, quoi ? de bâtir et d rebâtir de bâtir et de débâtir, comme vous dites justement qu’on voit faire aux petites filles à qui on donne un morceau de canevas ! Il fait tout de même ; il met votre maison en état de n’y pouvoir pas habiter, il en fait un camp de Maintenon8, dont l’air ne sera pas moins mortel". C’est tout de bon, ma fille, que vous devriez venir à Paris, ne sachant où vous mettre en sûreté. Je ne crois pas que M. de Grignan vous laisse passer l’été dans un lieu si désagréable, et si peu propre à vous recevoir, et si contraire enfin à la santé. Je vous le dis, ma fille, tout comme je le pense, il faut vous sauver quelque part. Mais que dit M. de Grignan de cette furie? Je ne crois pas qu’il y ait d’exemple de quelque conduite comme celle-là, de venir renverser le château de ses pères, et le rendre ™. 
dont l’air ne sera pas moins mortel". C’est tout de bon, ma fille, que vous devriez venir à Paris, ne sachant où vous mettre en sûreté. Je ne crois pas que M. de Grignan vous laisse passer l’été dans un lieu si désagréable, et si peu propre à vous recevoir, et si contraire enfin à la santé. Je vous le dis, ma fille, tout comme je le pense, il faut vous sauver quelque part. Mais que dit M. de Grignan de cette furie? Je ne crois pas qu’il y ait d’exemple de quelque conduite comme celle-là, de venir renverser le château de ses pères, et le rendre ™.x
dessus dessous il en fait un petit camp de Maintenon, etc. » (Ibidem.) 10. Voyez plus haut, p. 140, note 9, et tome VII, p. 329, note i.
  1. nous aimons la vérité, ne nous trompons point , ma chère enfant ( Edition de 1754). La phrase qui suit n'est pas dans l'impression de 1737
  2. 8,ce qui m'afflige extrêmement (Edition de 1754)
  3. 8,ce qui m'afflige extrêmement (Edition de 1754)