Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/503

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matin à sa place au grand conseil. Adieu, chère enfant ne vous amusez pas à me répondre par une aussi grande lettre que celle-ci; songez [1] J’ai mille amitiés de M. de Lamoignon pour vous, de Mme de Lavardin, de Mme de Mouci : tout brille encore de votre souvenir.

1143. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

A Paris, ce mercredi 2è mars.

LE jour de carême-prenant n’est pas un jour indifférent pour Pauline : je vous gronde, ma chère enfant, de ne l’avoir pas envoyée joliment chez la bonne Langlée, pour y danser un peu avec Mlle d’Oraison1[2] ; quel mal y avoit-il à lui donner ce petit plaisir ? Je suis assurée que cette petite personne est jolie, qu’elle a bon air, et qu’elle soutient, et même efface des beautés plus régulières. Je vous gronde aussi de lire toutes vos lettres en vous couchant : je sais bien qu’il n’est pas possible de les garder ; mais il faut compter aussi de ne point dormir : outre qu’il peut y avoir des choses fâcheuses2 [3]

    vrier 1690.Le président Barentin était oncle maternel de Mme de Louvois.

  1. 58. que voilà bien des discours où vous n’avez qu’à dire amen.{Édition de 1754.)
  2. 58. LETTRE 1143 (revue en partie sur une ancienne copie).1. Voyez la lettre du 24 janvier précédent, p. 438, note 18. Tout ce commencement n’est pas dans l’édition de 1737, où la lettre commence ainsi, à la troisième phrase « Je vous gronde, ma fille, de lire toutes vos lettres. »
  3. « Je sais bien qu’il n’est guère possible de les garder pour le lendemain; mais il faut compter de ne point dormir; car outre que souvent il y a des choses fâcheuses, etc. » (Édition de 1754.)